De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

jeudi 4 décembre 2014

Sauvage ontologie 33


L'hôtel ne dort pas, pénombre inconnue,
flotte un indéfinissable parfum de fleurs
des produits d'entretien, sol, meubles,
couvre-lit vieillot nid d'abeille pâle,
aux murs des marines, des plages,
sur papier gaufré coquille d'œuf,
la rue grouille de musiques chaloupées,
le café est bondé, des enfants courent,
la nuit a envahi le ciel, et le souffle
des vagues, au loin, caresse les vitres,
se répand dans la chambre en volutes,
à l'étage supérieur des talons claquent,
la moiteur coule sur la peau du visage,
sur tout le corps écrasé de chaleur,
collé aux draps froissés, bataille de l'être,
lumière zébrée des persiennes entrouvertes,
à terre, losanges carrelés noirs et blancs,
tous ces bruits de rue, la petite place ronde,
les bancs de pierre, les arbres étiques,
aux fenêtres se balancent légendes de soie,
récits d'aventures et îles conquises,
l'amour et la joie teintent les façades,
il faut sortir, le monde chante et palpite,
il faut plonger au cœur des visages,
cesser de mâcher une langue de papier,
boire l'alcool des fruits saturés d'or,
et danser sur les blessures de l'histoire,
noua-t-il sa gorge à un voilier en partance.

(4 décembre 2014)

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