De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

mardi 9 décembre 2014

La nuit 24


La nuit parfois se lasse
semble renoncer au rien
qu'elle malaxe
des heures des minutes
d'interminables gouttes d'un liquide
auquel mon corps prête sa peau
sa chair triturée ses os ramollis
ses nerfs pendent au pied du lit
courent sur le parquet jusqu'à la fenêtre
ou son ombre ce rectangle de lumière
étalé sur la couverture des bras
lancés par le lampadaire
qui dehors est glacé
aucun insecte ne tourne
le froid serre tout
les façades sont diaphanes
les cyprès craquent un peu
les oiseaux enfoncés dans leurs plumes
dans leurs nids ont la tête enfouie
boules chaudes entourées de silence
et dans la chambre la nuit
se lasse soudain de tant d'abandon
je voudrais lui venir en aide
je me lève allume en vain
les paupières bordées d'aiguilles
j'éteins c'est idiot à quoi renoncer
à lutter à ouvrir à marcher à écouter
à parler à aimer
tout cela la nuit ne sait plus si
elle en est capable
pourtant il suffirait d'un rien alors
allons-y pour un rien
je reviens toujours à l'idée
d'un sourire
mais ce n'est pas rien
ou de la douceur non plus
je reviens toujours à l'idée
de l'enfant j'en pleurerais
de joie un rien parfois est
si proche qu'on ne le voit pas
on ne bouge pas
c'est la nuit on est là
les yeux ouverts
d'un coup l'envie de courir
de sauter de serrer dans ses bras
une autre chaleur de sentir
le parfum d'une peau oui
à cela jamais la nuit ne pourra
renoncer on ne renonce pas
au sang au miel
au parfum d'une peau.

(9 décembre 2014)
Toulouse, 6 septembre 2013, 21h45. ©JJMarimbert



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