De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

lundi 15 juin 2015

La nuit 96


La nuit parfois se lasse d'être étirée, tendue
entre des miroirs invisibles, jours lointains,
moiteur de l'été nouveau, ou de l'attente sur
elle-même enroulée, ressort à spirale, mais
dont la clef n'existe pas, horloge grignotée
par le rire des enfants, elle se dissout, éclat
d'une vie secrète, attente du rien qui tarde,
en tête des paroles de miel, le nectar de vie,
les regards sans repères étalés sur les murs,
ici une marine espagnole, un port, un soleil
hésitant, sur le quai s'agitent les porte-faix,
glissent sur le cadre en acajou, attirés par la
gare de Florence à minuit, vieux train kaki,
son œil rouge, les wagons de marchandises,
des néons baignent les quais, clarté nacrée,
un bateau patiente, une locomotive souffle,
pensée accrochée à la brume des souvenirs,
tu marches sur le sable, tu ris, folle pensée,
plage du lit, halo du volet, l'esprit est dilué,
tombe en arrêt sur un point brillant, la vitre
italienne capte un rayon, lampadaire de rue,
non, il bouge, s'approche, je me lève, la nuit
s'ouvre, il suffit d'un rien, souffle ou mirage,
le papillon blanc de ta main vole à la fenêtre.

(15 juin 2015)
Toulouse, 27 janvier 2015, 8h12. ©JJMarimbert


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