De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

vendredi 24 octobre 2014

La nuit 7


La nuit est une offrande,
à la frontière, au littoral,
à l'horizon aussi, me dis-je.
L'idée se met à trotter de ci de là,
entre l'oreiller et la peau du lit,
me laissant au beau milieu du désert,
pantois, au bout d'un pointillé de pas,
sans eau, sans chèche, ni rien d'autre
qu'un épiderme exaspéré par
le souvenir du soleil et le mirage
d'une oasis. C'est une vieille histoire,
que celle de l'épiderme,
dedans, dehors, tout commence,
tout finit, enfin, je me tourne vers le mur,
l'ombre inversée des livres entassés
par la rétine, collés, dents serrées, à me toiser,
je balaye le plafond à peine plus amène,
renonce à la fenêtre, une si vieille histoire,
on n'en sort pas, avant même d'y entrer,
et là, de barreaux, nul, de sortie, non plus.
La nuit est une offrande, l'idée s'est mise
à galoper, la frontière est partout,
je suis la frontière, le littoral et,
et quoi, le drap est doux de ma douceur,
chaud de ma chaleur, et sous le drap,
le monde, c'est vite dit, mais le monde,
le monde est le centre et l'horizon.
Je n'ai plus qu'à me taire et marcher,
mais parfois, un visage passe, et mes yeux,
moi dans mes yeux, devrais-je dire, tout entier,
je me jette au dehors, un visage passe,
et je le ramène lentement, je le caresse,
je ferme les yeux, je m'y tiens.
Une très vieille et belle histoire,
entre l'oreiller et la peau du lit.

(24 octobre 2014)

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