De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

mardi 14 octobre 2014

La nuit 4


Au cœur de la nuit, le silence
bat son vide, hors ma respiration,
soumise aux fluctuations capricieuses
répercutées par mes artères,
du ramdam de ma houle crânienne,
filtre pulsatile faisant battre mes tempes,
falaises au pied desquelles je m'échoue,
bien obligé de repartir à la nage
en quête d'un littoral plus accueillant,
m'empêchant de goûter l'apaisement
de la chambre, de la rue, de l'avenue,
que des lampadaires ensommeillés
baignent d'une lumière falote.
Alors, barbotant çà et là, je faseye
entre l'ombre des étagères
gorgées de livres, et
la rectitude de la porte entrebâillée.
Rares sont les fêtards
gueulant sur les trottoirs du quartier,
sauf à s'être égarés un peu plus,
et, dans l'art de l'égarement flou,
je le dis en toute modestie,
j'en connais un rayon.
Bref, je ne bouge pas.
Je tends l'oreille au possible,
et, comble de l'émotion,
ayant à grand-peine gommé
les visages surgis d'habitude
comme au jeu de massacre,
je n'en garde qu'un, tu le sais,
et, du plus lointain,
lamparo dans les ténèbres,
vibre le sang des tam-tams.

(14 octobre 2014)
Toulouse, 9 octobre 2014, 7h38. ©JJMarimbert


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