De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

mardi 2 septembre 2014

Sauvage ontologie 13


Deux corneilles se battent
dans un frêne isolé
une rose blanche nargue
le vent indiscret
le bois coupé lorgne
le ciel du matin
dans le fourré se tient
le conseil des moineaux
l'être essaie ne sait quoi
se tourne de tout côté
que dire cet endroit est
si petit vide peut-être
alors attendre parler peu
ou se couper la langue
c'est si dur parfois
cela détruit en douce
ceux à qui on ne parle
pas ou presque plus
à force de retenir et
de vouloir les aimer
aimer quelle histoire
un œil dans chaque main
les pieds couverts d'étoiles
alors partir au loin se taire
ne pas détruire jamais
et cet endroit si petit
l'être n'y peut plus rien
un rouge-gorge étoufferait
de voler sur des braises
n'arrivait-il pas à
remettre en place
la poignée d'une porte
à cause d'une vis
au pas forcé.


Une aile seule au petit matin
fugace abri du vide apparent
invisible appui sans lequel
les fortes plumes ne seraient rien
une aile suffit à l'être en éveil
tourné vers les îles blanches
pour que les mots lui viennent
aussitôt repris par l'air
soumis au hasard des lèvres
magie des grands voiliers
qui sillonnent le monde
glissent sur les nuages
ouvertes les lèvres sont la vie
fermées aussi rouges blêmes
violettes pincées pulpeuses
serrées ou molles riantes
arrondies séduites étonnées
par le souffle des mots
qu'en son corps tout son corps
l'être découvre une aile suffit
écoutait-il le chant du figuier
et le bruit des bottes
aux limites de la ville et
le silence apaisé des amants.


Perdre n'est rien perdre quoi
si un enfant joyeux passe
à cloche-pied sur le trottoir
si les ruines des batailles
se parent d'herbes folles 
si douce peau jamais vue
ni touchée devient rêve
le reste est vaine illusion
bourrasque brindille au vent
peur de perdre quand soudain
du lointain vibre le sang
des tam-tams sol primaire
martelé par les corps
arbres rouges chemins nus
alors se perdre quand vient
le moment où vivre pour
l'être est délicat attendre
est-ce son lot sa foi jamais
sauter franchir les lignes
de fuite aimer se perdre
n'est rien le rien toujours
surgit sans s'annoncer
l'être a rejoint l'enfant
dégustait-il anchois tomates
oignons confits origan
dans la lumière
d'un vin de Brescia.

(2 septembre 2014)
Toulouse, 24 juin 2014, 21h34. ©JJMarimbert


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