De ma fenêtre

De ma fenêtre
Toulouse, 5 juillet 2014, 21h15

vendredi 1 août 2014

La pluie


Soudain la chape du silence
rouillé s'abat sur la langue
envahit bouche et poumons
les rues bondées se teintent
de mille absences croisées
regards au sol ou droit devant
loin collés aux porches vitrines
habits chaussures lampes
lunettes vaisselle de luxe.

Dans le brouhaha se glisse
le silence de fer la salive
n'humecte plus rien il n'y a
plus rien ou des images
des voix des musiques
ce mélange creuse en lui
une obscure galerie mais
pas noire au contraire.

Une fine pluie tombe
depuis le matin la joie
se désaltère inépuisable
ciel il dresse son visage
les gouttes sur sa peau et
en lui mais un bus manque
le happer le klaxon pousse
un cri telle une bête sortie
du temps qui fonce vers
sa tanière ventre plein.

De ce magma pâteux
se détache une silhouette
une forme danse devant lui
il avance ne dit mot
elle n'est l'ombre de rien
elle ondule et l'invite
à jaillir hors de tout
à partir en courant vers
un ailleurs qu'il lui reste
à créer source de l'ombre
ou déjà là dans cette rue
que la vie lui offre
et lui retire à la fois.

(30 07 14)

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